Robe de mariée lumineuse

Robe de mariée lumineuse
Objet emblématique de l'exposition Sociétés, la robe de mariée lumineuse illustre la filiation dans l'industrie textile lyonnaise entre la tradition de la soie, le tissage sur métiers Jacquard et les textiles innovants.

Utilisation

La robe réalisée en 2014 pour le musée des Confluences a d'emblée été conçue comme un objet de collection, qui n'est pas destiné à être porté. Elle permet d'illustrer la filiation dans l'industrie textile lyonnaise entre la tradition de la soie, le tissage sur métiers Jacquard et les textiles innovants.

La première robe en textile lumineux a été réalisée en 2000 par Brochier Technologies pour le grand couturier Olivier Lapidus : elle a été portée dans le noir par un mannequin lors du défilé de présentation de la collection, malgré les difficultés liées à son poids et aux contraintes techniques (boîtier de commande des LED, alimentation électrique).

Description

La robe, conçue à la fin de 2013 par Mongi Guibane et réalisée entre juillet et novembre 2014 par Brochier Technologies, comporte trois parties : un bustier ajusté tissé en soie, polyester et fibres optiques avec des petits motifs Jacquard à fleurs ; le haut du jupon tissé de même avec des motifs plus grands ; le bas du jupon tissé en polyester, polyamide et fibres optiques avec un effet de tulle et de superposition pour jouer sur la transparence. La robe est plus longue à l'arrière, sans toutefois former une traîne.

Le traitement des fibres optiques est similaire à celui d'un tuyau d'arrosage dans une platebande, les perçages dans la gaine des fibres permettant de faire sortir la lumière du tissu. Chaque pièce du bustier, du haut de la jupe et de la jupe est bordée d'une rangée de LED de couleur blanche, au nombre de 108 au total et fonctionnant à 0.3 volt. Un petit boîtier de commande, situé au bout des fibres optiques, est relié à un transformateur à brancher sur une prise électrique : ce boîtier, qui délivre une basse tension dans la robe, permet également de programmer des illuminations pièce par pièce, ou des variations continues de l'intensité des LED. Ce tissu ne conduit ni la chaleur, ni l'électricité, ce qui permet de le mettre en contact avec la peau sans aucun danger.

Expositions

Cette robe est présentée dans l'exposition permanente Sociétés, le théâtre des hommes dans la partie Le textile, savoir-faire et innovation, aux côtés d'un métier à tisser Diederichs.

Le textile répond à des besoins fondamentaux de l’homme : se vêtir, se protéger ou se distinguer. Sa production résulte d’une organisation sociale où l’apprentissage et la répétition du bon geste sont gages de qualité. Au coeur des circuits commerciaux, les industries textiles irriguent de nombreux secteurs industriels, tels le cinéma et l’informatique qui plongent leurs racines dans les cartons perforés des mécaniques Jacquard. Au gré de la mondialisation, filières et lieux de production accélèrent les mutations économiques, entraînant ruptures sociales et nouveaux enjeux de territoires.

Lyon développe dès le 16e siècle une industrie de la soie, qui stimule d’autres secteurs comme la banque, la mécanique ou la chimie : c'est ce qu'on appelle le développement "en grappes". Si l'industrie textile à Lyon et dans la région est aujourd'hui moins florissante qu'à ses débuts, elle produit encore des tissus traditionnels comme des soieries de luxe, mais aussi des textiles innovants destinés à des domaines variés : textiles techniques pour l'industrie (voilages pour l'agriculture, toiles pour des équipements sportifs, grillages de carbone dans les bâtiments, vêtements résistants au feu pour les pompiers, etc.), textiles innovants pour le quotidien (t-shirts respirants, tissus amincissants, bas de contention, etc.), mais aussi textiles intelligents qui combinent matériaux et communication, comme par exemple les vêtements enregistrant les signes vitaux ou proposant des écrans d'affichage par sms.

Parmi les entreprises régionales de ce secteur, Brochier Technologies a adapté le travail des fibres longues et le tissage Jacquard à de nouveaux matériaux comme la fibre optique, créant ainsi des tissus lumineux. Cette prouesse a été réalisée pour le défilé de haute couture d’Olivier Lapidus en 2000 et une nouvelle robe a été dessinée par Mongi Guibane pour l'ouverture du musée des Confluences. Cette innovation technologique est brevetée sous le nom de Lightex. Au-delà des vêtements haute couture, des applications médicales sont également basées sur cette technologie de tissus lumineux, pour traiter par exemple la jaunisse du nouveau-né.

Galerie

Robe de mariée lumineuse
© musée des Confluences - Olivier Garcin
Robe de mariée lumineuse
© musée des Confluences - Olivier Garcin
Robe de mariée lumineuse
© musée des Confluences - Olivier Garcin
Robe de mariée lumineuse
© musée des Confluences - Olivier Garcin